vendredi 13 mai 2016

introduction : le chemin de St Jacques, le GR65



Saint-Jacques, le majeur apôtre [1]



Saint-Jacques était le frère de Jean, tous deux fils de Marie Salomé et Zébédée. Il travaillait avec son frère à la pêcherie de Pierre. Jacques appartient au petit groupe des intimes de Jésus avec Pierre et Jean [était apparenté à Jésus (comment ?)]. Il fut le 1er des apôtres à offrir sa vie pour l’Evangile. Depuis le 9ième siècle, on vénère à Compostelle le tombeau de saint Jacques.

Le chemin du Puy [2]

Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut la plus importante de toutes les destinations pour d'innombrables pèlerins venant de toute l'Europe.
Les besoins spirituels et physiques des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle furent satisfaits grâce à la création d’un certain nombre d’édifices spécialisés.
Après la prise de Jérusalem par le calife Omar, en 638, les chrétiens hésitèrent à s’y rendre en pèlerinage. Fondé vers 800, celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, où se trouvait la tombe de l'apôtre saint Jacques le Majeur, qui introduisit le christianisme dans la péninsule Ibérique, bénéficia du déclin de Jérusalem : - d’après la légende - « le 25 juillet 813, une étoile vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l’emplacement de la sépulture de Jacques, appelé dès lors campus stellae  ou "champ de l’étoile" » (Compostelle) !
Aimery Picaud, dans le cinquième Livre du Codex Calixtinus, description des routes de pèlerinage qu'il écrivit aux environs de 1139 pour le pape Calixte II, identifia Le Puy en Velay comme le point de départ de l'une des quatre routes de France. Elle était, bien sûr, le siège épiscopal de Godescalc, l'un des premiers pèlerins étrangers à Saint-Jacques-de- Compostelle et probablement la première établie.
Remarque tout à fait personnelle :
L’essor du pèlerinage de Compostelle ne vient-il pas du fait que : sachant qu’il n’était plus possible d’aller péleriner tranquille à Jérusalem (les croisades n’offrant pas de victoire réelle et définitive (il y a tout de même eu 8 croisades de 1100 à 1300)) et que Compostelle n’étant pas aux mains des maures, les chrétiens pouvaient alors installer une sorte de résistance du style « le village ibère qui résiste à l’envahisseur ». Il est reporté que Jacques avait, avec Jean, un caractère fougueux, ils étaient surnommés par Jésus : " les fils du Tonnerre" ! [3] C’est le symbole de la résistance, la reconquête va alors commencer là !

Que s’est-il passé ?  La péninsule ibérique s’est libérée des Maures (donc des Musulmans) en commençant par le Nord-Ouest (donc des Catholiques) … La Reconquista a tout même duré 700 ans !



De 2003 à 2006, j’étais détaché au lycée Français de Vienne (Autriche). Michel, collègue d’EPS au lycée avait la gentillesse de m’amener (le WE) dans différents endroits proches de Vienne pour faire du ski de fond (moi qui n’ai pratiquement jamais fait de ski) !
En mars 2012, je suis à la retraite, j’ai tout d’un coup eu l’envie de faire un peu de ballade en montagne … je me suis rappelé un circuit qui m’avait été évoqué lorsque j’étais étudiant : Briançon-Nice à ski ! [4]

j’ai donc tout naturellement pensé à Michel, pour savoir si ce genre d’aventure pouvait l’intéresser …

A l’occasion d’une visite dans sa famille (en Normandie), Michel et sa femme Carla viennent chez nous à Orléans : je me suis complètement trompé : ce parcours nécessite beaucoup de professionnalisme.. Et Michel me dit tout net qu’il n’est pas capable de faire du ski de randonnée (qui est bien différent du ski de fond)… mais il me propose de refaire un GR (chemin de Grande Randonnée) qu’il a déjà fait en 2000 (il y a donc 13 années) le GR65 : Le Puy en Velay – Compostelle ..
On est d’accord mais 1 mois me semble suffisant : ce sera donc le Puy – Roncevaux : 750 kms en 31 jours. Pour éviter le monde (dans les gites) et la chaleur sur le chemin, nous choisissons de partir début Avril. Pour échapper aux les pèlerins qui partent juste après le WE de Pâques, nous partirons le Vendredi 5 Avril …. !
En fait plusieurs facteurs influent sur la date de départ :
§         Ne pas partir pendant un WE (il y a alors davantage de personnes au départ),
§         Début Avril, le temps peut encore être mauvais sur le plateau de l’Aubrac (mais en fait le temps n’est-il pas très souvent exécrable sur ce plateau ?) …
§         Cette année Pâques est le 30 Mars …
§         Et attention à ne pas se retrouver un WE à Conques, Moissac … beaucoup de pèlerins partent de ces villes-étapes …
Un peu difficile de tenir compte de ces 4 facteurs …
Je n’ai plus fait de marche depuis mes années d’étudiant : j’avais fait le Tour du Mont-Blanc dans les années 70 pendant une dizaine de jours ! Mais 1 mois de marche est tout de même très différent. Nous avons fait avec Flora (qui aime bien marcher) 20 kms lors de notre découverte du Népal dans la Vallée de Katmandou … c’était super … Flora venait d’avoir 8 ans !
Le canoë, pas grand’ chose à voir avec la marche …. Et pourtant !
 L’an dernier, nous avons descendu, Flora et moi, la Loire - entre les 2 sites de centrales nucléaires - de Sully sur Loire à Beaugency. J’avais souhaité y associer Wilfried lequel, par gentillesse, m’avait offert le livre de B. Ollivier : « Aventures en Loire  1.000 kilomètres à pied et en canoë » – Edition : Libretto. Il s’agit de descendre de la Loire de sa source à l’embouchure ! Ce journaliste à la retraite a commencé par faire le chemin de St Jacques. Cela lui a donné le goût (litote) de la marche à pied … si bien qu’il a poursuivi dans une autre aventure : la route de la soie[5], c'est-à-dire marcher 4000 kms. Ce projet,  B. Ollivier  l’a exécuté en 3 années (il a relaté cela en 3 tomes).
Grâce à ce cadeau de Willou m’a permis de connaître cet aventurier et m’a donné envie de lire les 3 carnets de voyage : « La longue marche » : sur la route de la soie (même éditeur). Alors, lorsque je suis parti en retraite, les collègues s’étant cotisés, j’avais émis le souhait d’avoir ces livres … ils m’ont été offerts.

Quelques mois de préparation ….

Internet aidant, les échanges de mails avec Michel (à Vienne) permettent de mettre en place la liste d’affaires[6], de se préparer.
En février, j’ai mal au genou (suite au transport des lits à Chenaud (Dordogne)).
Je suis un peu inquiet … Denis (mon ami kinésithérapeute de Dordogne), et mon docteur m’aident à le soigner … je m’impose une marche journalière en commençant par ½ heure et augmentée d’ ½ heure par semaine ! le genou tient ! OUF !  Achat du Miam Miam Dodo 2013[7] (le fameux livre sur le chemin GR65). Celui-ci me semble parfait. J’aime sa présentation : page de gauche la carte, page de droite la liste des gites et magasins utiles !
En fait je trouverai qques défauts :
a)      les cartes ont quelques erreurs (est-ce fait exprès ?),
b)      les symboles sur les cartes (par exemple celui qui indique la place d’un restaurant) ne sont pas toujours placés au bon endroit (ce qui, nous a occasionné un détour de 1 km que l’on n’aurait pas fait si il avait bien été indiqué),
c)      les gites ne semblent pas tous répertoriés .. je n’ai pas compris quels sont les critères de sélection … d’autre part, certains gites me semblant inutiles d’être sur le guide (par exemple ceux qui sont davantage des hôtels de vacances) …
d)      Certains restos pourraient ne pas être indiqués : on s’est retrouvé dans un routier « bien animé » nous étions en complet décalage avec l’ambiance du chemin ….
e)      Des magasins n’offrent pas ce qui y est indiqué (gênant lorsque l’on pense acheter du pain  … et que le prochain boulanger est à 10 km.)

L’expérience de Michel, ce livre M-m-dodo ainsi que différents récits (il y en a une multitude sur internet) nous ont permis de mettre au point le programme des étapes (que vous avez au début de ce carnet de voyage) : 750 km en 30 jours, soit 25 km par jour !
Evidemment les étapes ne font pas chacune 25 kms, nous avions prévus certaines étapes de plus de 30 kms .. On s’est vite aperçu qu’il vaut mieux ne pas dépasser les 30 kms …. Donc on a revu (en cours de route) ce planning.
Bien nous en a pris … car certains pèlerins ont été forcés de s’arrêter pour soigner un genou ou autre bobo, d’autres pèlerins ont été condamnés à remettre cette marche à une autre fois !
Sans aucun doute, la grande expérience de Michel nous a permis d’aller jusqu’au bout du projet sans aucun problème de santé !

Cela peut  se synthétiser en :
§         Acheter des bonnes chaussures de marche (évidemment les mettre au pied suffisamment longtemps à l’avance ….),
§         Acheter des vêtements adaptés : les nouveaux tissus conçus pour garder le corps au sec,
§         Ne pas dépasser 12 kg pour le sac ; le mien faisait 10 kg, j’aurai pu encore alléger je crois que 9 est possible, 8 est idéal – nous avons vu une femme qui se vantait d’avoir un sac de 6 kg. ….. j’ai du mal à croire que l’on puisse aller jusque là !
§         Ne pas faire des étapes supérieures à 30 kms.  

Michel : un expert hors pair dans l’art de la navigation 
§         Une bonne vue de près comme de loin : un œil pour regarder la carte, un autre pour regarder au loin,
§         Un sens de l’observation du paysage : le chemin, l’église, la côte etc. …
§         Sa botte secrète, la lecture des cartes. Michel avait apporté ses cartes IGN au  1/50.000°
Petit format : 12x20 cm tout le parcours était dans sa poche. Cela a permis d’avoir une vue d’ensemble du trajet et de décider au mieux les éventuels raccourcis !
Cela nous permettait d’avoir des étapes plus courtes, éviter certaines voies trop biscornues … donc de moins se fatiguer !

Les gites

Ils sont quasiment tous de bonne qualité – il m’a semblé qu’en partant « en début de saison » (beaucoup de gites n’ouvrent que début Avril), nous ayons évité le problème des punaises de lit. Beaucoup (si ce n’est tous les gites) semblent nettoyer pour éviter cette infection ! Je n’ai pas trop compris comment, mais ils annoncent utiliser des produits « écolos » …

Au cours de notre mois, nous avons fait étapes dans  à peu près  toutes les sortes de gites :
Gite municipal, gite municipal sous gestion privée, gite en libre service, gite privé, ½ pension obligatoire ou au choix, panier diner dans le placard, gite familial, gite accueil par Hospitaliers[8], gite accueil Jacquaire Hospitalet, Abbaye !
Dois-je préciser aussi les gites qui n’acceptent que les pèlerins à pied et avec sac à dos ?
… etc. …

Nos favoris sont les gites municipaux : quelle bonne idée, la municipalité met à notre disposition une cuisine, une salle de bains, un lit, …. Tout cela est propre, fonctionne, les utilisateurs semblent vraiment faire attention ! La visite vers 18h. du responsable municipal permet de payer, mais aussi de mettre au point différents petits soucis !

Le sac à dos :

Nous avons choisi de porter notre sac – Michel a mis au point la liste des objets (et leur poids) [9].
Là aussi chacun s’organise à sa guise :
Le sac est un problème sérieux, il est impossible de tout apporter .. Et pourtant nous partons pour 1 mois ! (ceux qui ferons le chemin du Puy à Compostelle pour 2 mois)
Certains utilisent un service de taxi [10] qui vous apporte votre sac au gite suivant ; ce n’est pas cher, pratique, et ce taxi-bagage est souvent utilisé comme voiture balais (pour un prix modéré, il transporte un pèlerin malade).

La nourriture :

Lorsqu’il faisait beau, un simple sandwich et une banane nous suffisaient pour le repas de midi (au même prix, nous avons préféré de loin le pâté du charcutier, à celui de la superette), en temps de pluie, le plat du jour dans un resto simple était le bien venu.
Le soir, nous avons très souvent pris le repas du pèlerin : pas cher, copieux, bon, et sympathique car en commun. Mais nous avons aussi aimé préparer notre repas dans les cuisines mises à notre disposition ! Combien de magrets ai-je cuisiné ?



 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire